Restauration de chaises bistrot : la révélation

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Après des mois de suspense, voici enfin le résultat de la restauration de chaises ! Elles sont à vendre (voir en fin d’article). J’en profite pour vous détailler ici l’ensemble des étapes de la restauration.

Comment donner une nouvelle vie à des chaises bistrot de style Thonet ?

Souvenez-vous, il y a des (longs) mois de ça, j’ai récupéré une paire de chaises bistrot en hêtre cintré, qui avaient besoin d’un sacré coup de restauration. La structure avait du jeu, tout était donc branlant. En plus, les chaises avaient été peintes en blanc, ce qui corsait le travail.

J’ai accepté (avec un plaisir mêlé d’excitation et d’une certaine inquiétude devant le travail à venir) les chaises en me demandant comment j’allais bien pouvoir m’y prendre pour les remettre à neuf ! Oui, je transforme des meubles depuis longtemps déjà, mais la restauration, la vraie ébénisterie, je n’y connaissais que tchi.

Qu’à cela ne tienne, c’était l’occasion d’apprendre ! J’ai donc pris rendez-vous pour un cours de restauration de meubles avec Bernard Desportes à L’Etablisienne, qui s’en est suivi de deux ou trois autres cours. Pour la finition, par contre, je n’ai pas eu besoin de cours.

Paire de chaises bistrot restaurées

Restauration en 6 étapes :

1. Démonter totalement les chaises : A l’aide d’un tournevis et d’huile de coude, j’ai démonté un à un tous les morceaux. Le dossier est fixé à l’assise par une grande tige filetée et son boulon, donc là j’ai même utilisé une clé à molette (ou pince multiprise, je ne sais plus). Rien de compliqué, par contre ça résiste parfois, je crois que le prof m’a bien aidé avec ses mains musclées de vrai ébéniste ! Les pieds étaient quasiment décollés de l’assise, mais là où ça résistait encore, j’ai inséré à l’aide d’un pinceau un peu d’eau chaude, laissé un peu agir, et hop en tirant bien fort, la chaise était démontée.

2. Décaper totalement les éléments : A ce stade, j’avais décidé de mettre le bois à nu. Parce que moi, j’adoooore le bois. Et parce que j’aime bien que les vieilles choses aient toujours un petit air vieux. Je trouve dommage qu’un objet ayant vécu, ait l’air 100% neuf. Donc je voulais retrouver le bois apparent. Pour cela, j’ai testé plusieurs options.

- je me suis essayée au décapeur thermique : ça marche bien, mais ça ne fait partir qu’une couche de peinture. De plus il faut travailler vite, ça laisse plein de traces de peinture, ça pue quand on fait brûler la peinture… bref, je n’ai pas été super convaincue. J’ai quand même dégrossi le travail notamment des dosserets avec cette méthode.

- j’aurais pu utiliser du décapant chimique, mais là, même chose, ça sent très mauvais et c’est très toxique, et ça n’enlève qu’une couche à la fois

- j’aurais pu y aller directement à la ponceuse, mais ça aurait fait beaucoup de poussière, de bruit, utilisé beaucoup d’électricité, et en plus je n’aurais pas accédé facilement à tous les recoins.

- du coup, j’y suis allée au racloir d’ébéniste. L’avantage, c’est que ça enlève en une fois peinture, vernis, teinte à bois, et même un peu de bois superficiel pour faire apparaître du bois bien frais. Et ça permet d’aller à peu près partout. L’inconvénient, c’est que c’est long et fatigant (mais j’adore ce geste, et je ne vois pas le temps passer), et aussi qu’il faut faire attention à ne pas rayer le bois.

3. Poncer les pièces : Après le raclage, il faut terminer le travail par un ponçage. J’ai fait la majeure partie à la machine cette fois, une petite ponceuse triangulaire bien puissante. Grain 60, puis 120.

4. Renforcer la structure :  D’abord, j’ai agrandi tous les trous des vis là où il y avait du jeu (forêt de 6mm), dans les pieds en fait (à la jonction du renfort circulaire). J’ai rebouché avec des tourillons de 6mm et de la colle à bois. Ensuite j’ai scié les tourillons à l’aide d’une scie japonaise, permettant un travail très fin et rapide. Puis, il m’a fallu pré-percer pour préparer le vissage.

Ensuite, j’ai enlevé tous les restants de colle présents sur les pieds et dans les « trous » de l’assise où s’insèrent les pieds.

5. Remonter et recoller les chaises : Enfin, j’ai revissé et recollé l’ensemble, consolidé le tout avec des serre-joints et des cales et laissé poser toute une nuit. Voici le résultat à ce stade :

chaise bistrot en cours de restauration

6. Passer aux finitions : peinture et vernis : là, j’ai préparédes motifs au ruban de masquage (j’ai pris du masking tape, très étroit), et j’ai passé 2 couches successives de peinture en ponçant entre les couches (grain 180). J’ai pris 3 peintures de base et ensuite j’ai fait des mélanges pour avoir un camaïeu de teintes. Aperçu du travail :

chaise bistrot : peinture des motifs

Puis, j’ai passé 3 couches de vernis en ponçant entre les couches. J’ai pris un vernis acrylique satiné. J’ai terminé par un ponçage au grain 320, pour un toucher ultra doux !

7. Admirer le résultat : Ce qui me plait, c’est qu’on voit que les chaises ont du vécu, le hêtre a des traces « grises », irrégulières. Et en même temps, du hêtre clair comme ça, ça modernise tout de suite ! Et hop avec les motifs triangles et losanges dans les tons pastel, on est directement projetés en 2014. J’ai fait volontairement des motifs légèrement différents d’une chaise à l’autre, pour rompre la monotonie.

Voici plein d’autres photos pour bien voir les détails. N’hésitez pas si vous avec des questions !

Paire de chaises bistrot restaurées

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Et voilà ! Que pensez-vous de ce résultat ? Vous aimez ?

A VENDRE : Je vends la paire 150 euros (ou 85 euros l’une).

A récupérer au Kremlin-Bicêtre, on peut s’arranger pour une livraison à proximité. 

N’hésitez pas à me contacter atelierazimute [at] gmail.com

Pour des trucs et astuces d’ébénisterie, (re)découvrez cet article.

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